Fin du monde ou fin de mois ?

L’actualité nationale depuis plusieurs mois met en avant les problèmes de fin de mois de nombreux français avec en toile de fond le mouvement des gilets jaunes. D’autre part, sur un plan plus international, il existe aussi les « gilets verts » qui mettent de plus en plus en avant les risques de fin du monde que nous courrons.

Les esprits s’échauffent et ARCLÈS vous propose alors un regard sur la question du réchauffement de la planète, ses causes et ses conséquences possibles notamment sur nos futurs modes de vie.

Le réchauffement climatique est-il avéré ?

Le réchauffement climatique n’est-il pas un simple phénomène naturel comme en a déjà connu la planète et auquel nous ne pouvons rien, s’interrogent les climato-sceptiques.

Ceux qui s’en tiennent à cet apriori n’ont sans doute pas vu la courbe ci-dessous qui présente l’évolution de la température moyenne du globe depuis près de deux siècles. On peut y observer une croissance continue depuis plusieurs décennies et celle-ci parait même s’accélérer depuis le début des années 80.

« Une température moyenne plus élevée de deux ou trois degrés ce n’est rien, pourquoi donc s’en inquiéter ? On pourra même faire des économies de chauffage l’hiver et se baigner dans une eau moins froide en été ! »

C’est oublier un peu vite les zones désertique qui s’étendent, les feux de forêt dantesques et les phénomènes météorologiques qui gagnent en intensité sous les latitudes dites clémentes.

Quels pays seront les plus touchés ?

Au fait, quels seront les pays les plus touchés par le réchauffement climatique ?

La carte ci-dessous le montre et on peut même observer que ce sont les pays de la grande ceinture équatoriale qui sont les plus concernés.

Climate Change Vulnerability Index

Les populations pourront-elle faire face ?

Les plus optimistes diront que grâce à sa capacité intellectuelle et la technologie qu’il sait mettre en œuvre l’homme trouvera toujours les moyens de s’adapter ! C’est possible, mais rien ne le garantit et tous les pays n’ont pas le même niveau de développement. Seuls les pays disposant de la technologie et des ressources financières pourront peut-être s’en sortir.

La carte ci-après montre le niveau de vie et donc la capacité des pays à s’adapter. Si on la superpose à la carte précédente, on constate qu’à peu de choses près ce sont les pays qui n’auront pas les moyens de s’adapter qui seront pourtant les plus durement touchés.

Adaptation capability

Or il s’agit là des pays parmi les plus peuplés et près de la moitié de la population mondiale est donc concerné !!!

Quelle est l’origine de ce réchauffement ?

Le siècle précédent a vu la montée de la température du globe. Mais il a aussi été marqué par le développement fulgurant du machinisme et par l’usage intensif de la voiture. Plus généralement il s’est distingué par une élévation sans précédent du niveau de vie. Pour satisfaire cette croissance, il a donc fallu recourir aux sources d’énergie. On a vu ainsi la construction des grands barrages pour fournir l’électricité, mais aussi l’utilisation intensive du charbon, du gaz et surtout du pétrole pour la mobilité. C’est ce que montre le graphique ci-dessous au niveau global.

Évolution de la consommation mondiale d’énergie primaire (1860-2010)

Cette courbe semble corrélée avec celle de l’évolution des températures sur la même durée. Ceci s’explique par les émissions de gaz carbonique (CO²) produites par la combustion des énergies fossiles. Ce gaz contribue à l’effet de serre et donc au réchauffement climatique dont le schéma ci-après rappelle le principe.

Libéré en quantité supérieure à ce que la nature est capable d’absorber, le CO² vient s’additionner aux autres gaz à effet de serre, comme la vapeur d’eau, amplifiant ainsi le phénomène. Même si on ne peut lui attribuer avec certitude la totalité du réchauffement, il y contribue dans une proportion importante.

 

Doit-on pour autant réduire le niveau de vie ?

Rappelons-le, un des objectifs de la LTECV (loi de transition énergétique pour la croissance verte) est de réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à 2012 et porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2,5 % d’ici à 2030.

Si on suivait cet objectif de décroissance énergétique à la lettre, la consommation finale d’énergie par habitant en 2050 en France serait, toutes sources confondues, au niveau de celle de l’Algérie en 2014 !

Quelques exemples de consommation finale (tep/hab)

Autant dire que cet objectif est peu crédible, même si l’on fait des efforts importants pour réduire les pertes d’énergie et améliorer le rendement des appareils. La consommation d’énergie par habitant étant un indicateur représentatif du niveau de vie, la population aura beaucoup de mal à accepter un tel sacrifice dans un contexte d’inégalité sociale réel ou ressenti, même si elle est consciente de l’enjeu.

Tous les efforts doivent donc porter sur la chasse au gaspillage (isolation des bâtiments, changement des ampoules pour des LED, etc.) et les performances des appareils (moteurs, capteurs solaires…).

Comment diminuer l’effet de serre ?

La réponse est simple : il faut que les activités humaines ne produisent plus de CO². Comme ce gaz est émis par la combustion de matières carbonées pour l’essentiel, il ne faut donc plus faire appel aux énergies fossiles. Ceci d’autant plus que ces ressources sont limitées et seront épuisées avant la fin du siècle au rythme actuel de leur consommation.

Encore faut-il pouvoir les remplacer par d’autres formes d’énergie non émettrices de gaz à effet de serre : c’est là que l’énergie électrique entre en jeu !

L’électricité énergie de l’avenir ?

L’électricité a la qualité majeure de pouvoir être produite à partir de toutes les sources d’énergie connues, à savoir notamment :

  • Thermique : en faisant tourner un alternateur sous l’effet de la vapeur d’eau sous pression produite par une chaudière chauffée au charbon, au gaz, au pétrole ou à l’uranium ;
  • Mécanique : en faisant tourner l’alternateur sous l’effet d’une force telle que chute d’eau, courant de rivière, vent, marée, etc. ;
  • Rayonnante : avec des capteurs solaires qui produisent directement du courant électrique.

Si l’on veut ne plus faire appel à la combustion de matières carbonées, il ne reste plus que le thermique nucléaire, qui n’émet pas de CO², et bien sûr les autres types d’énergie, en particulier celles qui sont renouvelables.

Pourquoi pas le « tout renouvelable » ?

L’énergie hydraulique est parmi les premières et les plus importantes sources renouvelables. Mais tous les sites ont été équipés ou presque et s’il en restait encore à créer, l’acceptabilité sociale serait loin d’être acquise !

Restent les énergies dites nouvelles, en particulier le vent et le soleil. Ces énergies, qui passent par le vecteur électrique, ont hélas le défaut majeur d’être intermittentes. En outre ces énergies ne sont pas pilotables car on ne module pas le vent ni le soleil à volonté, alors qu’on peut le faire avec de l’eau ou de la vapeur en ouvrant plus ou moins les soupapes.

Il faudrait donc pouvoir stocker l’électricité qu’elles produisent.  Mais l’électricité a le défaut majeur de ne pouvoir se stocker en grande quantité. Certes les batteries ou les solutions à base d’hydrogène font des progrès rapides, mais le stockage de masse n’est pas encore d’actualité.  Ainsi, en attendant que les énergies renouvelables prennent totalement le relai des énergies traditionnelles, elles devront cohabiter avec l’énergie … nucléaire !

Article rédigé par : Georges Richerme – Consultant ARCLÈS

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