Interview : Guy Bommelaer

/

Racontez-nous votre carrière en quelques mots (les postes significatifs)

Je suis essentiellement un produit du ministère des Armées ! J’ai en effet passé 34 années au service des intérêts souverains de notre pays, au ministère des Armées (MinArm), surtout à la Direction générale de l’armement (DGA) et aussi à l’OTAN.

J’ai dirigé les essais d’un centre de moteurs unique en Europe par ses moyens (souffleries), situé à Saclay, puis passé des contrats avec l’industrie européenne, et animé leur exécution, pour préparer les moteurs du futur (post-Rafale) et soutenir ceux en service (Mirage 2000, Mirage F1, …).  J’ai dirigé pour la France le programme d’avion de transport A400M pendant cinq années passionnantes et très chargées. A l’OTAN, j’ai codirigé pendant trois ans l’agence qui conduit le programme d’hélicoptère NH90 ; nous avons qualifié certaines versions de la machine et permis leur entrée en service.  J’ai aussi dirigé les activités de normalisation du ministère des armées.

J’ai rejoint ARCLÈS début 2022. J’ai conseillé des organismes sur leur stratégie de normalisation, assuré des relectures de haut niveau de dossiers pour l’obtention de crédits du Fonds Européen de Défense, et conseillé une société étrangère sur les spécificités du maintien en condition opérationnelle dans le domaine terrestre. J’ai aussi apporté une expertise sur le domaine aéronautique, spatial et défense au profit de SATT et de sociétés d’origine française et étrangère. 

Quelles sont vos expertises au sein d’ARCLÈS ?

J’aide nos clients à transformer la complexité de leurs projets en opportunités de profits, dans le management de projets industriels complexes, la maitrise de leurs risques de haut niveau, l’utilisation de la normalisation et l’accès aux contrats du MinArm. 

À ce titre, voici mes champs d’expertises :

  • Domaine aéronautique et de la conduite des opérations d’armement
  • Processus de normalisation
  • Conduite de projets.

Quels sont ou ont été vos principaux défis professionnels ?

J’ai été confronté à des situations de crises, lorsqu’en tant que responsable du suivi technique de moteurs en service, j’ai eu à gérer les conséquences d’incidents graves ou accidents d’avions (dont des crashes, heureusement sans morts ni blessés) liés à des dysfonctionnements de moteurs : maintien de la sécurité des vols, mesures d’urgence, mesures long terme. J’ai fait face à ces situations grâce au travail en équipe avec la DGA, l’armée de l’Air et de l’Espace, et l’industrie.

La coopération sur les programmes d’armement ne constitue pas non plus un long fleuve tranquille ; elle nécessite une grande patience, la volonté de comprendre le point de vue des autres participants et la capacité à ne pas perdre de vue l’essentiel.

Quelle est votre philosophie dans la vie, dans le travail ?

Les besoins de nos clients sont tels que notre réponse se construit la plupart du temps grâce à un travail en équipe. En effet, une personne ne suffit en général pas à traiter l’ensemble des questions qui se posent, il faut agréger différentes expertises métiers, expériences professionnelles et connaissances technologique : les contextes professionnels deviennent de plus en plus complexes, interconnectés et urgents.

Le travail en équipe avec des partenaires professionnels, avec qui on discute objectivement et dans le respect mutuel des difficultés rencontrées pour trouver des solutions, reste pour moi la meilleure manière de satisfaire nos clients. Ainsi, on surmonte les défis avec maîtrise et on y prend plaisir.

Pour bien aborder une situation et y trouver des solutions efficaces, il est préférable de se faire rapidement une idée de ses principaux enjeux et de les traiter en priorité : les solutions pour le reste de la problématique en découleront tout naturellement. 

Si vous deviez choisir un mentor, qui choisiriez-vous et pourquoi ?

Plusieurs de mes chefs m’ont impressionné et aussi formé par leurs compétences, leur vision et leur exemple. Par ailleurs, j’admire le Général de Gaulle, pour son souci intransigeant de la liberté d’action de la France et son réalisme politique. J’admire aussi Marcel Dassault, grand capitaine d’industrie qui a joué un rôle essentiel dans la renaissance de l’industrie d’avions au lendemain de la guerre. Enfin, je suis impressionné par la vision et le dynamisme des acteurs de certaines start-up, en particulier dans le spatial – vous, me permettrez de ne pas les nommer par discrétion. 

Quelles sont vos passions et hobbies dans la vie ?

J’ai consacré beaucoup de mon temps au pilotage (mono et bimoteurs à pistons), avec environ 10.000 heures à mon carnet de vol, dont plus de 300 en vol aux instruments (IFR).

Réactivant une passion d’enfant, je me suis lancé dans l’ornithologie : une paire de jumelles et une longue vue me procurent de nombreuses possibilités d’observation même en région parisienne, et des voyages à l’étranger me donnent l’occasion d’admirer des oiseaux et animaux magnifiques dans leur environnement naturel.

J’œuvre également dans une association aidant des enfants ayant des difficultés en matière scolaire.

en_GBEnglish